Syndrome démentiel

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médecin senior canne gettyimages/KatarzynaBialasiewicz

Le syndrome démentiel type Alzheimer est une atteinte neurodégénérative du cerveau : les neurones dégénèrent et disparaissent progressivement. Cette maladie a été découverte en 1906 par le neurologue Aloïs Alzheimer. Depuis ce jour, les recherches scientifiques n'ont cessé d'évoluer mais la maladie reste actuellement incurable et les causes méconnues.

Qu'est-ce que la maladie d'Alzheimer ?

La démence type Alzheimer 

La démence type Alzheimer fait partie des maladies qui entraînent une démence, soit un ensemble de symptômes qui entraînent la réduction voire la perte des capacités cognitives.

Il existe plusieurs types de démences qui n'ont pas toutes les mêmes atteintes sur le cerveau :

Bon à savoir : la démence touche actuellement 55 millions de personnes dans le monde. Selon les estimations, ce nombre devrait atteindre les 78 millions en 2030 et 139 millions en 2050 (source : Organisation mondiale de la santé, 2 septembre 2021).

Un ralentissement du processus neurodégénératif

Dans la maladie d'Alzheimer, chaque patient évolue différemment, souvent sur plusieurs années, et ne présente pas les mêmes difficultés au même moment. Il est donc essentiel que la personne malade soit accompagnée par ses proches et par des professionnels de santé qui sauront adapter sa vie quotidienne et ralentir le processus neurodégénératif.

Lorsque l'on vieillit, il est normal que les capacités du cerveau soient modifiées au fil du temps. La maladie d'Alzheimer touche en grande majorité les personnes âgées mais elle ne fait pas partie d'un vieillissement classique : iI n'est pas normal de « perdre la tête » en prenant de l'âge.

À noter que certains éléments favorisent la survenue des démences et des maladies d'Alzheimer. Parmi eux se trouvent les traumatismes crâniens qui augmentent de 24 % les risques de démence et de 16 % ceux de maladie d'Alzheimer. Par ailleurs, plus le traumatisme est grave ou plus ils sont nombreux, plus les risques sont importants (jusqu'à trois fois plus à partir de 5 traumatismes crâniens). De même, il existe une relation entre l’hypertension artérielle (HTA) et la détérioration cognitive, voire la démence (l’HTA se développant aux âges intermédiaires expose aux altérations cognitives dans les 20 ans qui suivent).

Bon à savoir : plus de 25 millions de personnes souffrent actuellement de la maladie d'Alzheimer dans le monde et, selon les chercheurs, 1 personne sur 5 de plus de 85 ans sera atteinte d'ici 2050.

Les symptômes de la maladie d'Alzheimer

La démence de type Alzheimer est une maladie évolutive qui va du stade léger à très sévère en passant par le stade modéré. Les fonctions du cerveau atteintes vont donc varier en intensité selon le stade de la maladie, entraînant différents troubles cognitifs.

Une atteinte de la mémoire

La maladie d'Alzheimer touche la mémoire à court terme et la mémoire à long terme : le malade a des trous de mémoire, ne se souvient plus où il a rangé ses clefs, ne retrouve plus son adresse, ne connaît plus le nom de l'actuel président et, à un stade avancé, il peut ne plus retrouver le nom de ses proches.

Bon à savoir : le malade peut parfois se souvenir d'événements marquants de sa petite enfance car la partie du cerveau où sont « rangés » les souvenirs lointains est la mieux préservée.

Une atteinte du langage

Les troubles du langage évoluent en fonction du stade de la maladie.

  • En cas d'atteinte légère, la personne éprouve des difficultés pour trouver ses mots, les idées ne s'enchaînent pas correctement, le débit de parole peut être ralentit.
  • Lors d'une atteinte modérée, le malade peut, en plus des difficultés énoncées ci-dessus, persévérer, répéter un mot ou une phrase à plusieurs reprises et présenter des troubles de la compréhension.
  • Un malade au stade sévère de la maladie peut devenir mutique ou tenir un discours répétitif et incohérent, souvent dénué de sens pour son interlocuteur.

Une atteinte des fonctions exécutives

Les fonctions exécutives du cerveau qui offrent une bonne attention, permettent de raisonner, de planifier ou de s'adapter à une situation nouvelle, sont également touchées. Cela entraîne des difficultés pour résoudre des problèmes simples, des difficultés d'abstraction (expliquer un proverbe, comprendre le second degré et l'ironie) et des problèmes d'inhibition et de flexibilité.

Une atteinte comportementale et psychique

La maladie d'Alzheimer a des répercussions sur le bien-être psychique. La personne atteinte peut présenter des phases de dépression, d'anxiété voire d'agressivité envers ses proches.

Bon à savoir : ces troubles fréquents sont déstabilisants pour l'entourage et la personne malade qui doivent bénéficier d'un soutien psychologique.

Les différents stades de la maladie d'Alzheimer

En cas d'atteinte légère

En cas d'atteinte légère, les symptômes sont les suivants :

  • des pertes de mémoire d'abord légères puis de plus en plus fréquentes ;
  • une anxiété grandissante par rapport à ces troubles de la mémoire ;
  • des troubles de la concentration et de l'attention ;
  • des difficultés pour trouver les mots ;
  • de légères difficultés de compréhension et une perte du fil de la conversation.

Bon à savoir : à ce stade, le malade se met à éviter progressivement les situations sociales (repas entre amis, sorties au musée ou en balade en famille ou avec des amis, rencontre de nouvelles personnes).

En cas d'atteinte moyenne

En cas d'atteinte moyenne, de nouveaux symptômes apparaissent :

  • le malade est désorienté dans le temps et dans l'espace (il ne sait plus quel jour ni en quelle année nous sommes, il se perd dans son quartier qu'il connaît pourtant très bien) ;
  • il présente des troubles importants de la mémoire ;
  • les proches constatent un réel ralentissement intellectuel ;
  • des troubles du comportement apparaissent de type anxiété, agressivité, agitation, idées délirantes, désinhibition ;
  • le malade éprouve de grandes difficultés pour suivre une conversation ;
  • le discours du malade devient incohérent, il « marmonne » sans que l'entourage n'en comprenne le sens ;
  • le malade cherche beaucoup ses mots, son vocabulaire se réduit ;
  • les troubles de la compréhension sont importants.

Au stade le plus avancé de la maladie

Au stade le plus avancé de la maladie, les symptômes s'accentuent encore :

  • le malade est totalement assisté pour les gestes quotidiens (repas, toilette, habillage) ;
  • il est hermétique à son environnement et parfois à ses proches ;
  • il n'y a souvent plus aucun langage oral et les échanges sont rendus impossibles ;
  • seuls quelques sons ou mots inadéquats sont prononcés ;
  • la compréhension est entièrement altérée ;
  • toutes les fonctions cérébrales finissent par être touchées.

Comment diagnostiquer une démence type Alzheimer ?

Quand s'inquiéter ?

Lors du premier stade de la maladie, la personne atteinte peut être dans le déni de ses troubles. Ce sont alors souvent ses proches qui font la demande d'un bilan de mémoire lorsque les troubles sont de plus en plus fréquents, qu'ils induisent une perte d'autonomie au quotidien accompagnée de signes d'anxiété et/ou de dépression, de repli sur soi ou au contraire d'exubérance inhabituelle.

Où consulter ?

En premier lieu, il faut prendre rendez-vous avec le médecin généraliste qui va effectuer une évaluation globale de la personne et l'orienter vers un médecin spécialisé si besoin.

Bon à savoir : la consultation spécialisée se fait chez un neurologue ou un psychiatre soit à l'hôpital, dans un centre de consultation mémoire, soit en libéral.

Le diagnostic de la maladie d'Alzheimer se fait grâce à une équipe pluridisciplinaire qui comprend :

  • une évaluation neurologique ;
  • une évaluation neuropsychologique ;
  • un examen d'imagerie cérébrale ;
  • un bilan médical global.

Ce n'est qu'à l'issue de tous ces examens et après concertation entre les professionnels que le diagnostic pourra être posé.

Le bilan neuropsychologique

Le bilan neuropsychologique peut être effectué par un neuropsychologue ou un orthophoniste, à l'hôpital ou en libéral.

L'objectif du bilan neuropsychologique

L'objectif de ce bilan est de faire le point sur les aptitudes préservées et celles qui sont atteintes afin d'établir un profil cognitif complet qui va déterminer ce qui relève de la maladie et ce qui est dû au vieillissement normal.

Les étapes du bilan neuropsychologique

Le bilan neuropsychologique s'effectue en plusieurs étapes :

  • Un entretien approfondi avec le patient et ses proches sur les difficultés rencontrées, l'histoire de la maladie, le niveau scolaire et la profession, afin d'adapter les épreuves au niveau socioculturel du patient.
  • Une évaluation globale du fonctionnement cognitif avec différents tests :
    • Des tests d'orientation temporo-spatiale pour mettre en avant une éventuelle perte des repères dans le temps et dans l'espace qui aura un impact sur l'autonomie du patient. Ces tests sont réalisés grâce à des échelles (MMS et MATTIS) qui permettent de déterminer le niveau de sévérité. 
    • Des tests sur les fonctions exécutives : attention, flexibilité, planification, inhibition.
    • Des épreuves mnésiques poussées qui vont évaluer tous les types de mémoire de façon isolée pour identifier si le trouble de la mémoire est isolé ou associé à d'autres troubles cognitifs. Plusieurs tests existent qui ont tous pour principe l'apprentissage et la restitution d'une liste de mots qui permet de vérifier les capacités à encoder/stocker et récupérer les informations en mémoire.
    • Des tests de langage sur  l'expression et la compréhension : langage spontané, dénomination, désignation, etc.
    • Des tests sur les capacités visuo-constructives (grâce à la figure de Rey).
    • Des tests sur les praxies (mouvements volontaires) afin de vérifier les capacités à exécuter une suite d'actions destinées à un but.

À la fin du bilan, le professionnel indique si une prise en charge est souhaitable, où et à quelle fréquence. Il indique également si d'autres thérapies sont à envisager (psychologue, kinésithérapie, relaxation, etc.)

La prise en charge orthophonique

Selon le degré de sévérité, l'orthophoniste va mettre en place un programme de remédiation dont le but est de préserver le plus longtemps possible l'autonomie de la personne.

Une rééducation adaptée

Selon les résultats du bilan, pour ralentir le déclin cognitif, l'orthophoniste proposera une rééducation qui portera sur :

  • la mémoire ;
  • le langage ;
  • la communication ;
  • les fonctions exécutives.

Bon à savoir : les études épidémiologiques ont montré que l’exercice physique prévenait le déclin cognitif (et ralentissait le développement de la maladie d’Alzheimer) grâce à une hormone sécrétée par le muscle : l’irisine.

Une aide à la communication

Lorsque que cela s'avère nécessaire, l'orthophoniste met en place avec les proches une aide à la communication sous forme de carnet alphabétique pour les noms des personnes de son entourage ou les lieux que le malade fréquente souvent.

Un carnet de vocabulaire peut également être introduit avec des images et des mots écrits regroupés en catégories pour faciliter la communication avec l'entourage dans la vie quotidienne.

Un rôle de soutien et de conseil

Des ateliers thérapeutiques de chant et de théâtre, des groupes de mémoire et de langage se sont avérés bénéfiques au bien-être des malades et leur sont fréquemment proposés.

Tous les professionnels qui entourent le malade ont un rôle important de soutient, d'écoute et de conseil auprès de la famille. Si vous avez un proche atteint de la maladie d'Alzheimer, n'hésitez pas à vous adresser à eux lorsque le quotidien devient pénible car ils connaissent bien la maladie et sont là aussi pour apporter de l'aide aux personnes de l'entourage.

Bon à savoir : consommer 600 mg par jour de flavonoïdes (essentiellement présents dans les fruits et légumes) réduit de 20 % les risques de déclin cognitif. De même, les régimes alimentaires apportant plus de 22 mg de niacine (vitamine B3 ou vitamine PP) par jour diminuent de 80 % les risques de développer la maladie d'Alzheimer (on en trouve dans les abats, les volailles, le poisson, l'avocat, les petits pois...).

Dans le même ordre d'idée, une supplémentation en Hericium erinaceus (champignon crinière de lion) permet d'améliorer les troubles cognitifs légers (comprimés de 250 mg) mais aussi d'améliorer la sensibilité aux contrastes, un trouble de la vision fréquemment observé dans la maladie d’Alzheimer (trois capsules de 350 mg de mycélium de H. erinaceus enrichi en érinacine A par jour).

Ces pros peuvent vous aider