La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative, dont on connaît les symptômes et les étapes, et qui débute le plus souvent par des troubles de la mémoire. Faisons le point sur la prévalence de l'Alzheimer.
Prévalence Alzheimer : 1 million de Français touchés
Chaque année, plus de 200 000 nouveaux cas d'Alzheimer sont diagnostiqués en France.
On estime qu'environ 1 million de personnes sont touchées par la maladie d'Alzheimer en France, 9 millions en Europe et on recense 47,5 millions de personnes atteintes de démences dans le monde. Avec 7,7 millions de nouveaux cas chaque année, cela correspond à un nouveau cas toutes les 4 secondes.
La majorité des cas débutent après 65 ans, et même après 75 ou 80 ans : ce sont donc principalement les personnes âgées qui sont concernées, bien que certaines formes rares débutent plus tôt dans la vie.
Ainsi, il existe des formes héréditaires de la maladie, dont les symptômes peuvent apparaître dès l'âge de 40 ans.
Bon à savoir : en France, selon la Fondation Alzheimer, les formes précoces concernent 32 000 cas avant 60 ans et 1 000 cas avant 50 ans.
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Prévalence de la maladie d'Alzheimer : surtout les personnes âgées et les femmes
En règle générale, la maladie d'Alzheimer est une maladie qui touche les personnes âgées.
Sa prévalence augmente fortement avec l'âge, comme le soulignent ces chiffres tirés de l'étude coopérative européenne :
- La prévalence passe de 1,2 % entre 65 et 69 ans à 28,5 % après 90 ans.
- À partir de 85 ans, une femme sur 4 et un homme sur 5 sont touchés.
- Après 75 ans, les deux tiers des personnes atteintes sont des femmes.
- La moitié des malades sont âgés de plus de 85 ans.
Si les chiffres actuels se maintiennent, passé 65 ans, les Français auront une chance sur quatre de développer la maladie d’Alzheimer.
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Alzheimer : une évolution inquiétante, mais une tendance à l'amélioration
Les autorités sanitaires et politiques s'inquiètent de l'augmentation croissante du nombre de cas.
Étant donné que certaines maladies progressent (diabète et maladies liées à l'obésité), que la population vieillit et que l'espérance de vie augmente, on peut s'attendre à ce que les cas de maladie d'Alzheimer soient de plus en plus nombreux, alourdissant le fardeau économique et social déjà pesant.
Remarque : du point de vue économique, le coût mondial annuel des démences atteint 733 milliards d'euros.
Ainsi, les prévisions estiment qu'il y aura environ 1 800 000 cas de démence en 2050 en France (135 millions dans le monde), ce qui représente tout de même plus de 2 personnes atteintes pour 100 habitants.
Toutefois, l'OMS souligne que cette forte hausse reposera en grande partie sur les pays à revenu faible ou intermédiaire, qui comptent déjà actuellement plus de 50 % des cas de démence dans le monde.
Parallèlement, on observe une tendance à la stabilisation, voire à la diminution des nouveaux cas d'Alzheimer (et de l'ensemble des maladies neurodégénératives) dans les pays riches (- 20 % en 20 ans au Royaume-Uni).
Selon les experts, cette légère amélioration serait due à un meilleur niveau de vie et à une éducation qui a permis de réduire les risques cardiovasculaires : meilleure prise en charge de l'hypertension artérielle et de l'excès de cholestérol, arrêt du tabac, pratique d'une activité physique et adoption d'une alimentation saine de type régime méditerranéen.
Bon à savoir : tout ce qui stimule les activités cérébrales (mots croisés, sudoku, activités associatives, lecture, bricolage, jardinage, etc.) participe aussi à réduire le risque de démence.
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Prévalence Alzheimer : des facteurs de risque
Bien qu'on ne connaisse pas les causes exactes de la maladie d'Alzheimer, plusieurs facteurs de risques ont été identifiés lors des études épidémiologiques.
- Voici les plus courants :
- l'âge,
- le sexe féminin,
- les antécédents familiaux de démence,
- l'hypertension artérielle – pression artérielle systolique supérieure à 130 mmHg – et de façon générale tous les facteurs de risque cardiovasculaire (diabète, hypercholestérolémie, etc.),
- l'absence d'activités de loisirs au cours de la vie et l'isolement social.
- Par ailleurs, il existe un lien entre les traumatismes crâniens (TC) et le risque d'Alzheimer. En effet, les TC sévères uniques augmentent le risque de démence (et d'Alzheimer) de 35 %, et les TC de sévérité modérée l’augmentent de 17 %. De plus, plus la personne subit un TC tôt dans sa vie, plus le risque de démence s'élève.
- D'autres sont évoqués même s'il faut encore les confirmer :
- la consommation excessive de sucres (nous en consommons en moyenne 100 g/jour alors que l'OMS recommande maximum 25 g/jour)
- la pollution atmosphérique (vivre aux abords d’une voie de circulation routière au trafic particulièrement dense serait associé à une plus grande incidence de la maladie d’Alzheimer).
- De plus, il semblerait que la bactérie Porphyromonas gingivalis (Pg), souvent présente en cas de gingivite, entraînerait une colonisation du cerveau et une production de protéines bêta amyloïde qui forment des plaques chez les malades d’Alzheimer. On constate d'ailleurs que les gingipaïnes, des enzymes sécrétées par la bactérie Pg, peuvent perturber le rôle de la protéine tau, une protéine nécessaire au fonctionnement normal des neurones. D'une façon générale, tout ce qui découle d'une mauvaise hygiène buccale (gingivites et parodontites en tête), peut suffire à faire passer des malades atteints d'Alzheimer du stade de déficit cognitif léger à la démence.
- De même, pourraient également constituer des facteurs de risque qu'il serait possible de prendre en charge pour prévenir ou retarder jusqu'à 40 % des cas d'Alzheimer :
- les troubles du sommeil,
- un faible niveau d'éducation chez l’enfant et le jeune adulte,
- les pertes auditives chez les personnes ayant entre 45 et 65 ans,
- la consommation d'alcool (plus de trois verres par jour),
- la consommation de tabac chez les plus de 65 ans,
- une dysbiose intestinale (la mise en place d'un régime méditerranéen qui rétablirait le microbiote intestinal serait protecteur),
- la dépression,
- le manque d'activité physique,
- certains médicaments antidépresseurs et antiparkinsoniens ou urologiques, mais aussi les inhibiteurs de la pompe à proton lorsqu'ils sont consommés de façon prolongée ou répétée.
Sources : étude parue dans la revue Science Advances et étude publiée le 30 juillet 2020 dans la revue The Lancet.
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