La maladie d'Alzheimer peut s'accompagner de troubles de l'alimentation et de dénutrition. Comme il n'existe aucun traitement pour enrayer cette affection, les proches peuvent proposer au malade des moyens d'atténuer ces troubles : médecines douces, atelier mémoire ou alimentation.
Prévention : importance de l'alimentation contre Alzheimer
Il existe des liens entre une alimentation saine et la prévention des troubles cognitifs. Ainsi, les aliments riches en antioxydants (fruits, légumes) et en oméga 3 (poissons) semblent protéger des troubles de la mémoire.
De même consommer 600 mg par jour de flavonoïdes (essentiellement présents dans les fruits et légumes) réduit de 20 % les risques de déclin cérébral. Ce seraient essentiellement un sous-groupe des flavonoïdes, les flavonols (et notamment le kaempférol et la quercétine) qui amélioreraient les performances cognitives (cognition globale, mémoire épisodique, mémoire sémantique, capacité visuospatiale, vitesse de perception et mémoire de travail). On les retrouve principalement dans les câpres, les mûres, la ciboulette, le brocoli et le chou, les épinards, les oignons, les pommes rouges, les raisins, les baies, les cerises…).
Source : Holland TM. Et al. Neurology, 22 novembre 2022.
Même chose avec les régimes alimentaires apportant plus de 22 mg de niacine (vitamine B3 ou vitamine PP) par jour qui diminuent de 80 % les risques de développer la maladie d'Alzheimer (on en trouve dans les abats, les volailles, le poisson, l'avocat, les petits pois...).
D'une manière générale, c'est le régime méditerranéen qui répond le mieux aux exigences liées à la maladie d'Alzheimer, car il favorise un bon équilibre du microbiote intestinal, équilibre qui est indispensable pour retarder l'apparition de la maladie.
Bon à savoir : il semblerait que les probiotiques améliorent aussi les capacités cognitives de patients souffrant d’Alzheimer (dans le cadre du régime méditerranéen, ils sont apportés par le fromage, les yaourts, les olives, les câpres ou encore le vinaigre).
Chez les personnes âgées, la dénutrition est fréquente. Elle l'est encore plus en cas de démence puisque les malades oublient de s'alimenter, ne s'occupent pas de préparer des repas équilibrés... Or, la dénutrition augmente :
- le risque de maladies comme l'ostéoporose ;
- la sensibilité aux infections ;
- et le risque de chute.
Il est donc important de veiller à ce que les personnes âgées s'alimentent bien.
Bon à savoir : limiter sa consommation d’alcool à trois verres par jour tout au long de sa vie serait également indispensable.
Alimentation Alzheimer : attention aux carences
L'amnésie contribue à faire sauter des repas aux personnes atteintes de démence, qui ne savent plus l'heure qu'il est, si elles ont déjà mangé ou non, etc. Par ailleurs, il semble que la maladie d'Alzheimer elle-même contribue à augmenter les dépenses énergétiques et donc le risque de carence alimentaire. Il est donc fréquent de voir les malades s'amaigrir.
Aux stades plus sévères de la maladie, il arrive que les personnes souffrent de troubles de la déglutition : elles « s'étouffent » en mangeant, ce qui augmente le risque d'infections pulmonaires potentiellement fatales.
Alimentation et Alzheimer : lutter contre la dénutrition
Pour lutter contre les carences alimentaires, il est important de veiller à ce que la personne soit encadrée pour ses repas. Elle ne pensera pas elle-même à les préparer si elle vit à domicile. Le placement en institution (maisons de retraite) est parfois nécessaire lorsqu'il est difficile pour les proches d'être présents constamment auprès du malade. Il permet aux malades de manger à horaire fixe.
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Si le malade est maintenu à la maison, il peut être utile de consulter un diététicien pour savoir comment enrichir les apports alimentaires et discuter des compléments nutritionnels (vitamines et oméga-3 par exemple). Il est dans tous les cas recommandé de prévenir les inflammations liées à la maladie en ayant un régime alimentaire adapté, c'est-à-dire :
- pauvre en glucides (des chercheurs ont établi un lien entre la consommation excessive de sucres et l'apparition de la maladie d’Alzheimer) ;
- pauvre en facteurs inflammatoires (graisses animales par exemple) ;
- riche en fruits, en légumes et en poissons ;
- supplémenté en compléments alimentaires.
Dans cette optique, le régime cétogène est adapté puisqu'il se base sur la réduction des glucides à seulement 5 à 10 % des apports journalier (contre 50 % en temps normal). Il a par ailleurs été montré que les cétones ont un rôle protecteur sur le cerveau. Il est néanmoins nécessaire d'être encadré par une équipe de professionnel avant de se lancer dans un tel régime.
On peut notamment consommer du safran sans hésiter car il possède des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires dont les effets bénéfiques ont été confirmés dans divers modèles expérimentaux de la maladie d’Alzheimer. Ils ont mis en avant de meilleures capacités d’apprentissage et de mémorisation, ainsi qu’une diminution de la perte des neurones dans le cerveau.
Il est également intéressant de se tourner vers le champignon « crinière de lion », Hericium erinaceus, qui améliore la fonction cognitive des malades à un stade léger et qui améliore la sensibilité aux contrastes chez ceux présentent le syndrome de Benson. (respectivement 250 mg et 350 mg par jour en comprimés de mycélium enrichis en érinacine A).
Consommée au long cours, la caféine aiderait elle aussi à préserver la mémoire, à retarder le déclin cognitif lié à l'âge et elle diminuerait le risque de développer un Alzheimer.
Source : Ribeiro J,. et al. Caffeine and adenosine. Journal of Alzheimer’s Disease 20 (2010) S3–S15. DOI 10.3233/JAD-2010-1379.
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