La maladie d'Alzheimer et les autres types de démence entraînent une perte d'autonomie et d'autres symptômes qui nécessitent une prise en charge complète et précoce du patient. En revanche, il n'y a pas de traitement spécifique car on ne guérit pas de la maladie d'Alzheimer.
Alzheimer traitement : une prise en charge multidisciplinaire
La maladie d'Alzheimer est une pathologie lourde dont l'évolution se fait en plusieurs stades et qui mène rapidement à la dépendance psychique et physique. Malheureusement, il n'existe pas de traitement permettant de prévenir ou de guérir cette maladie. Les traitements proposés visent donc à soulager le malade et ses proches et à lui permettre d'évoluer dans les meilleures conditions de vie malgré sa maladie.
De nombreux intervenants sont impliqués dans la prise en charge du patient, en fonction du degré de sévérité des symptômes :
- médecins et neurologues : pour la prescription de médicaments et le suivi (au moins tous les 3 mois) ;
- kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes : pour la prise en charge paramédicale ;
- psychiatre ou psychologue : en cas de troubles psychiques importants ;
- aide sociale : pour les démarches financières et sociales.
Bon à savoir : depuis le 1er août 2018, certains médicaments prescrits dans le cadre de la maladie d'Alzheimer, qui étaient remboursés à hauteur de 15 % (Aricept, Ebixa, Exelon, Reminyl et leurs génériques), ne sont plus pris en charge (arrêté du 29 mai 2018).
Protocole MEND
Par ailleurs, un nouveau protocole baptisé MEND (pour amélioration métabolique pour la neurodégénérescence) tend à se développer. Il consiste à traiter simultanément tous les facteurs connus susceptibles de favoriser l'Alzheimer, en mettant en place une nouvelle hygiène de vie. Ainsi, le MEND s'attaque simultanément à plusieurs éléments.
Régime alimentaire
Tout d'abord à l'inflammation et la résistance à l'insuline grâce à un régime alimentaire pauvre en glucides et en facteurs inflammatoires (graisses animales par exemple), mais riche en fruits, en légumes et en poissons (chez certaines personnes, le jeûne est également préconisé). Ce régime est supplémenté en compléments alimentaires tels des vitamines ou des oméga-3.
Une étude suggère aussi que les probiotiques (le Lactobacillus rhamnosus et plus encore le Bifidobacterium longum), après trois mois de traitement, amélioreraient les capacités cognitives de patients souffrant d’Alzheimer.
Source : « Effects of probiotic supplements on cognition, anxiety, and physical activity in subjects with mild and moderate Alzheimer’s disease: A randomized, double-blind, and placebo-controlled study », Front Aging Neurosci, octobre 2022.
Stress et sommeil
Le deuxième aspect vise à réduire le taux de cortisol (hormone du stress) grâce à des exercices de yoga ou de méditation (20 minutes deux fois par jour). Il faut également lutter contre les insomnies, en préconisant de mélatonine le soir de façon à dormir au moins 7 heures chaque nuit.
Bon à savoir : la méditation a un effet positif sur le vieillissement cérébral (en permettant une réduction du stress, de l'anxiété, des émotions négatives et des problèmes de sommeil). Une étude a en effet montré que les régions cérébrales avec un plus grand volume ou métabolisme chez les personnes pratiquant la méditation sont spécifiquement celles qui déclinent le plus avec l'âge.
Dégénérescence cérébrale
Dernier élément, et non des moindres, ralentir au maximum la dégénérescence cérébrale à l'aide d'exercices physiques tels que le taï-chi-chuan (30 minutes par jour), par exemple.
Bon à savoir : des études épidémiologiques ont montré que l’exercice physique, en entraînant la sécrétion d'une hormone (l'irisine), ralentit le développement de la maladie d’Alzheimer. Elle agit positivement sur la plasticité synaptique et la mémoire.
En tout, le MEND cible 20 objectifs. Mis en place chez des personnes souffrant d'un Alzheimer débutant, ce protocole permet une nette amélioration cognitive et parfois même une récupération du volume de l'hippocampe (une structure cérébrale indispensable à la mémorisation et qui tend à se réduire avec la maladie). Dans certains cas, il a même été observé une régression complète de certains troubles et un inversement du déclin cognitif.
Immunothérapie et Alzheimer
De plus en plus, l'immunothérapie trouve sa place dans la prise en charge des pathologies auto-immunes et cancéreuses, or elle pourrait avoir un intérêt également dans le traitement des maladies neuro-dégénératives.
Chez l'animal, il a ainsi été démontré que l'interleukine-2 (une cellule du système immunitaire) pouvait réguler l'inflammation dans les cellules cérébrales impliquées dans la maladie d'Alzheimer et même de rétablir des fonctions cognitives qui avaient été altérées.
Des tests doivent encore être réalisés chez l'homme.
Traitement d'Alzheimer : améliorer les conditions de vie
La maladie d'Alzheimer s'accompagne de symptômes psychologiques et comportementaux comme l'agitation, l'agressivité, l'anxiété ou les idées délirantes.
Pour apaiser les malades, de nombreuses méthodes, comme les médecines douces (en naturopathie, on peut recommander le champignon crinière de lion qui montre une efficacité dans le traitement des patients au premier stade de la maladie) ou les ateliers mémoire, peuvent être utiles.
Par ailleurs, les troubles de l'alimentation compromettent souvent la santé des personnes atteintes de démence : il est donc important de veiller à ce qu'elles se nourrissent bien pour maintenir un état de santé le meilleur possible.
De nombreuses études scientifiques ont ainsi mis en évidence l’importance de l’alimentation ainsi que des interactions sociales. Une récente étude chinoise a même mis en évidence l’importance de la pratique de tâches ménagères usuelles et aussi banales que la cuisine, le ménage ou encore le repassage ! En effet, selon ces résultats, s’occuper de son foyer réduirait de plus d’un cinquième, soit 21 %, le risque de développer la maladie d’Alzheimer.
Source : Physical and Mental Activity, Disease Susceptibility, and Risk of Dementia, juillet 2022.
Alzheimer traitement : organiser la prise en charge
De nombreux acteurs interviennent dans la prise en charge des malades. Ils sont coordonnés par le médecin traitant qui s'occupe des visites régulières de suivi et de la prise en charge des autres maladies dont peuvent souffrir les patients :
- diabète ;
- infections ;
- ostéoporose…
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Traitement et prévention d'Alzheimer
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